24.2.11

Les musulmans de Verviers "fâchés contre eux?" Non!


Qu'ils soient une fois plus un enjeu, oui!

Depuis la semaine dernière, ça buzze dur en bords de Vesdre.

La raison: un bourgmestre socialiste souhaitant briguer un 3ème mandat et se rendant compte que la réputation de sa Ville s'est dégradée au-delà du raisonnable tente de remettre - à juste titre - les pendules à l'heure: à ville de taille comparable, Verviers n'est ni plus pauvre, ni plus une ville d'étrangers.

Un truc banal? Non, ça tire dans tous les coins: le PS tente de se refaire une image auprès des minorités et des "pauvres" à un an des communales, le Cdh répond en essayant de ménager tout le monde y compris son électorat de droite sur la question et le MR, en partie associé à la communication du Bourgmestre qui par la suite s'avère être non assumée, voit son président se faire dézinguer sec pour avoir malmené le bourgmestre et ses collègues en public - tout en laissant des propos fleurtant avec le racisme être exprimé sur un fil de discussion initié sur sa page Facebook. Pas que ça déplaise au MR, mais quand même, ça ne fait pas très libéral. Au milieu de tout ça, des médias locaux qui tentent très maladroitement de déconstruire des discours avec pour résultats de jeter de l'huile sur le feu et quelques musulmans qui tirent au boulet rouge sur tout ce qui bouge en ratant l'occasion d'avoir une analyse un peu plus fine de la situation.

Résultat final: alors que l'on aurait dû parler pauvreté et intégration, tout le débat se focalise sur les musulmans et leur impossible assimilation chez les mangeurs de tarte au riz. Un vrai "vautchon". Avec le quotidien Le Jour qui titre ce 22 février "Les musulmans sont fâchés contre eux" (avec en photo, un chef de file du Cdh et un du MR).

Alors que le quotidien Le Jour s'est déjà montré plus fin dans ses reportages sur les musulmans de Verviers qui comptent en leur sein de multiples nationalités (marocaine, turque, belge converti, somalienne, tchètchène, albanaise, ouighoure..), on peut se demander quelle mouche a piqué ses rédacteurs pour relayer le communiqué de presse de quelques jeunes musulmans proactifs en titrant "LES musulmans". Si ces jeunes en question font d'habitude de l'excellent travail (mélange à la fois de pertinence et d'impertinence ) - ah vous savez la jeunesse ! - il n'en reste pas moins qu'ils sont loin d'être la voix unique des musulmans de Verviers. Preuve : quelques jours avant, un autre responsable de la communauté, dans le journal la Meuse, avait tenu des propos plus nuancés et une volonté d'instaurer un vrai dialogue sur base de ce qui fonctionne déjà. Mais en ces temps difficiles, seuls les discours les plus durs restent dans les mémoires. Ces jeunes de Musulmans Proactifs ont à raison participé au débat démocratique de leur point de vue, mais ne mettons pas tout le monde dans le même sac. Même si bon nombre de musulmans ont eu des aigreurs d'estomac à la lecture de certaines positions politiques, ils sont néanmoins capables d'une analyse plus nuancée et tentent de ne pas tomber dans le piège d'une approche clivante de la situation à ce point où, au lieu d'être des acteurs apportant des solutions, ils deviennent des enjeux du débat, objets politiques que chaque parti utilisera pour conforter son électorat.

En ce sens, ces jeunes musulmans se sont rendus de leur plein gré là où l'on voulaient qu'ils aillent: soutenir franco le PS (tous les musulmans derrière le PS!) et renforcer dans ses préjugés anti-étrangers et anti-pauvres la base de la (petite) bourgeoise blanche et +/- conservatrice sur lequel lorgne d'autres partis qui pourront après mieux rassurer leur électorat off the record: non, non, nous ne soutenons pas ces musulmans, houlalaaa, dangereux!

Retour à la case départ pour beaucoup d'entre nous qui, depuis plusieurs années, avaient tenté d'établir des relations plus ou moins intéressantes et constructives avec tous les partis, car les problématiques de la pauvreté, de l'intégration, de la lutte contre les discriminations (contre les musulmans ou non) sont des problématiques transversales dépassant les clivages partisans, même si les solutions à apporter, certes, varient selon les options politiques. Mais cela, ça ne fait pas la une des journaux ! Trop complexe, certainement…

En conclusion, le débat a complètement dérapé. Et l'on peut s'interroger sur la responsabilité des médias en cette affaire, du journal le Jour en particulier quant au coup d'accélérateur qu'il vient de lui mettre, surtout à la lecture du billet de Gery Eykerman sur la condamnation de Eric Zemmour pour incitation à la haine raciale.

Ce n’est pas une digression inutile de s’y attarder un instant. Non, Monsieur Eykerman, ce ne sont pas des "associations détentrices du politiquement correct" qui ont traîné M. Zemmour en justice, mais des associations qui ont forgé leur respectabilité dans la lutte contre l'anti-sémitisme et toutes les autres de formes de racisme. Rappelons que, en France comme en Belgique, l'incitation à la haine raciale, n'est pas une opinion, mais un délit, car l'histoire est remplie à vomir des conséquences désastreuses de tels "dérapages". M. Zemmour n'a pas dit qu'une "connerie" , mais en légitimant le fait que des employeurs puisse refuser d'embaucher des gens sur le seul critère de leur ethnicité, il a sciemment incité à la haine de l'autre, en minant par la même les valeurs fondatrices de notre constitution et du projet européen.

Il ne s'agit pas ici de simple liberté d'expression, M. Eykerman, car de l'autre côté, il y a des gens qui sont non seulement exclus de la société, grâce à ces "conneries", mais qui se font casser la gueule voire assassiner - simplement parce que la couleur de leur tronche ne reviendrait pas à un mec qui passerait par là. Inciter à la haine de l'autre, ce n'est pas comme détester la pluie qui tombe, il y a des conséquences directes sur la vie concrète de milliers, voire de millions de personnes. Mais il est que lorsque l'on est un blanc privilégié avec une demi colonne à remplir dans le Jour, il y a des réalités sociales que l'on ne peut pas toujours percevoir. On a au moins la décence de se taire.

La couverture tapageuse de ce mardi, affichant en première page de manière caricaturale LES musulmans dans une posture d’opposition s'inscrirait-elle dans une ligne éditoriale plus cohérente qu’on ne l'imagine? La question est posée, mais l'impact sur la population majoritaire est claire: pour qui ces musulmans ce prennent-ils, ces autres, pour se permettre d'être fâchés? "Qu'ils retournent dans leur pays!" Et tralala, c'est reparti!!!!! Parlons donc de la responsabilité sociale des médias à l'occasion de cette affaire.

Et les politiques embraient, bien sûr, c'est plus facile que de traiter du fond: quelles politiques d'inclusion mettre en place avec les moyens du bord? comment faire le lien avec la précarisation grandissante des classes moyennes et défavorisées (le sujet d'un reportage d'arte le même jour, comme quoi les journalistes ne lisent pas les papiers de leurs collègues au sein d'une même rédaction)? Quelles méthodes utiliser pour déconstruire ensemble des logiques d'exclusion réciproques? Comment parler un même langage au-delà de nos cultures d'origine? Comment faire de la diversité de Verviers un atout plutôt qu'une faiblesse? Comment préparer le devenir à très court terme de Verviers comme une "minority majority city"? Il y a des solutions à tous ces problèmes, mises en oeuvres dans différentes villes européennes qui font face à des problématiques similaires (voir les conclusions du réseau CLIP ou encore des Cities Against Racism pour ne citer que ces deux-là), mais il faut plus que des discours et construire concrètement la vision d'un avenir partagé - défini de façon collective avec tous les acteurs de notre Ville - et non un simple constat statistique, des ratiocinations sur les perceptions réciproques sans proposition constructives ou croire encore que tous ces "étrangers" finiront par partir un jour. Il sont ici, ils resteront ici et c'est ici que, tous ensemble, il nous faudra construire notre avenir... et celui de nos enfants !

Seul point positif de l'histoire, la carte politique s'est un peu décantée. Et les musulmans veulent faire passer le message qu'ils veulent être entendus dans le débat public tout comme ils demandent que les responsables politiques puissent s'exprimer sur la question de la place de l'islam et des musulmans dans la cité, et ce publiquement. Cette expression nouvelle de ceux qu'on n'entendait pas avant, et que certains essaient de façon simpliste de disqualifier de communautaristes ou de racistes pour mieux ne pas y répondre, est en fin de compte l'affirmation de leur citoyenneté pleine et entière à la vie sociale et politique. Un vrai signe d'intégration, quoi ! Même s'il va falloir affiner à l'avenir la forme pour mieux se faire entendre sur le fond. Et cette saga aura eu un mérite : à savoir que chaque parti a mis à jour ses lignes de fracture internes sur les questions d'égalité. Honnêtement, entre les idéaux affichés et la réalité des réflexions en interne, il y a un sacré décalage, tous bords confondus.

Verviers n’a d’autre choix que de faire de sa diversité un atout. Et plus qu’un non choix, cela doit devenir un vrai challenge. Un vrai défi d'avenir ! Un vrai travail d'intérêt général et de salubrité publique !

Michael Privot

Belge de souche et citoyen verviétois

Islamologue

4.2.11

Hani Ramadan, l’antéchrist et l’humour belge…

Hani Ramadan provoque une tempête dans un verre d’eau par une conférence qu’il va donner à Bruxelles et intitulée de manière provocatrice « L'Islam et la dérive de l'Occident : la civilisation du dajjal, l'antéchrist ». Bien que je trouve son argumentaire affligeant d’un point de vue intellectuel, mon avis sur cette polémique est le suivant :

Mais comme certains polémistes sont docteurs ès détection de la « poutre dans l’œil du voisin à défaut de voir celle dans leur propre œil » pour gentiment paraphraser LE Christ cette fois-ci, et que l’Autre demeure le miroir au moyen duquel on ne devrait cesser de s’analyser, je trouve particulièrement utile de faire le parallèle avec la couverture du Point de cette semaine.

Silence radio de ce côté-là. Et pourtant, l’argumentaire est aussi limité, réducteur et caricatural. Il repousse un peu plus tout espoir d’une compréhension mutuelle apaisée, au-delà des stéréotypes et des préjugés.

L’un valant l’autre en matière d’analyse simpliste et tordue, est-il encore possible aujourd’hui de faire le pari de l’intelligence et de s’intéresser aux problématiques de fond : lutte pour l’égalité substantielle de tou-te-s, déconstruction des stéréotypes respectifs, inclusion sociale, lutte contre la pauvreté, recherche du bonheur… ? Pour ne citer que quelques sujets qui peuvent occuper toute une vie.

Franchement, je reste songeur...

2.2.11

Quand Monsieur Chérif "redresse" les torts...

Par Cédric Baylocq, doctorant en anthropologie, chercheur associé au Centre Jacques Berque, et Michaël Privot, docteur en philosophie islamique classique, coauteurs de « Profession imâm ». Entretien avec Tareq Oubrou (Albin Michel, 2009)

Le contexte: Le samedi 29 mai 2010, le site Saphirnews mettait en ligne un entretien avec l’imâm Tareq Oubrou portant sur la question de l’homosexualité analysée d’un point de vue religieux. Cet entretien faisait suite à la signature par l’imâm bordelais d’un appel contre l’homophobie paru dans le journal Le Monde du 17 mars de la même année, cosigné avec d’autres hommes de religion et philosophes.


Sur le fil de commentaires, on pouvait trouver plusieurs réactions de Monsieur Mustapha Chérif, philosophe et théologien, qui se présente sur son site comme « soucieux du vivre ensemble ».


Il est fort surprenant que Monsieur Chérif (dont on trouvera copie des remarques ci-dessous) ne fasse pas preuve d'un peu plus de rigueur dans la manière dont il reprend les propos de l'imâm Tareq Oubrou, sur cette question sensible de l’homosexualité du point de vue de la religion musulmane (aussi sensible que dans les autres religions du Livre, d’ailleurs). De la part d’individus qui n'auraient pas reçu de l’école les instruments propres à distinguer et traiter rationnellement les différents termes d'une proposition, cela serait relativement compréhensible, mais que cela soit le fait d'un Professeur des Universités montre bien que quand l’idéologique et l’émotionnel prennent le pas, la raison trépasse.


En somme, ce que dit Mr Oubrou est pourtant assez simple à comprendre : 1) l’homosexualité est une pratique qui n'est pas moralement acceptée par l'islam et 2) cela ne doit toutefois pas conduire à exercer des violences vis-à-vis des individus qui connaissent cette orientation. Que Monsieur Chérif ne soit pas d’accord avec un des arguments développés par l’imâm Oubrou pour recontextualiser l’approche de l’homosexualité dans la jurisprudence islamique classique (« Celui qui ne respecte pas ses parents ou qui trompe sa femme commet une faute plus grave que l'homosexualité ») est une chose, mais qu’il laisse malhonnêtement entendre en conséquence que Tareq Oubrou nierait que sa religion considère cette pratique comme un péché en est une autre.


Les « libéraux » trouveront bien sûr la position de Mr Oubrou insuffisamment courageuse voire même encore trop stigmatisante (« l’homosexualité n'est pas moralement acceptable »). Les « conservateurs » trouveront quant à eux sa position trop accommodante (« ne pas intimider ou insulter les homosexuels... »). Là n’est pas le problème. Mais à tout le moins Mr Chérif pourrait-il respecter le contenu des propos et les nuances que Mr Oubrou essaye d’apporter dans ce débat que l’on veut ériger, à côté du foulard, comme un autre point de contentieux entre les musulmans et les franges libérales des sociétés occidentales.


Mr Oubrou a pourtant été, comme à son habitude, à la fois clair et circonspect. Ainsi, prend-t-il bien soin de rappeler les principes de l’éthique islamique majoritaire sur cette question au début ET à la fin de l'entretien :


« La position de principe de l’islam est la suivante : le seul rapport acceptable en matière de sexualité est celui qui s’effectue entre deux sexes différents dans le cadre légal du mariage. Comme les autres religions, l’islam ne considère pas l’homosexualité comme une pratique sexuelle moralement acceptable. Elle est considérée comme une faute morale, un péché. »


Insuffisant? La fin de l'interview:


« C’est pour cela que j’anticipe, en disant qu’il ne faut pas agresser, insulter, mépriser les homosexuels, sous prétexte que leurs pratiques ne sont pas approuvées par la religion. Mais tolérer ne veut pas dire approuver... Il faut développer un savoir-vivre, le vivre-ensemble, où existe le respect mutuel qui préserve la paix civile, l'ordre public, au-delà de nos convictions et nos pratiques » (ibid.).


« La non-agression », « le respect mutuel », « le vivre-ensemble ». Quelle audace !? Quelle insolence de la part de Tareq Oubrou !? Rappeler qu’il ne saurait y avoir de légitimité religieuse à maltraiter ou brimer un individu qui ferait preuve d’une autre orientation sexuelle paraîtrait donc excessivement révolutionnaire aux yeux de Mustapha Chérif.


On constate en effet que Mr Chérif s’offusque de voir un imâm qualifier l’homosexualité d’ « orientation sexuelle », lui qui préfère la bonne vieille catégorie de « maladie[1] » (il emploie même les qualificatifs de « bestial » et d’« inhumain ») pour faire des homosexuels des déviants et les disqualifier de toute quête de spiritualité qui est pourtant un droit fondamental pour tout être humain, indépendamment de son orientation sexuelle. Plus grave encore, Monsieur Chérif prétend s’immiscer dans la relation intime entre tout individu et son Seigneur et s’ériger subrepticement en recteur des consciences, en dispensateur d’autorisation en matière de croire, empiétant lourdement sur une prérogative exclusive de Dieu si l’on se place dans la tradition théologique islamique la plus profonde. Un péché certes subtil mais d’une gravité extrême pour tout prétendant au rang de théologien.


Plus largement, cela pose la question de savoir à quel type de vivre-ensemble Mr Chérif fait-il au juste référence ? A celui d’un monde rempli de chrétiens, musulmans et juifs qui feraient leur unité à l’encontre des homosexuels ? Le vivre-ensemble serait-il purement hétéronormé dans la « philosophie » chérifienne ? Mais où caser dans cet univers chérifien ces gens prétendument « hors-norme » qui représenteraient jusqu’à 10% de la population globale ? Le bannissement unilatéral de toute communauté de foi à laquelle certains gays et lesbiennes s’identifient serait-il le seul horizon auxquels ceux-ci pourraient prétendre comme Mr Chérif semble le suggérer ? Lire d’ailleurs, comme il le fait, l’épisode de Sodome et Gomorrhe sous l’angle unique d’une condamnation sans détour de l’homosexualité est également un peu court. Les leçons scripturaires sont bien plus subtiles (nous n’avons malheureusement pas le temps de les développer ici, et les laisserons pour un article ultérieur) et ouvrent la voie à une approche spirituelle apaisée non pas en phase avec l’air du temps – qui est à la stigmatisation tous azimuts – mais avec une lecture positive de la Justice divine, ce qui est très différent. Et nous réitérons ici l’approche oubrousienne affirmant qu’il peut y avoir concomitamment condamnation du point de vue de la morale religieuse musulmane (akhlâq), appel à la non-violence et interdiction totale de la vindicte.


Ainsi, c'est plutôt Monsieur Mustapha Chérif qui se fourvoie, et non pas Mr Oubrou, quand il déverse à l’encontre ce dernier un "takfîr soft" que rien, dans cet entretien ne justifie.


A côté de cela, on attend toujours que le chantre de la tolérance et du vivre-ensemble – pourtant intarissable sur les déclarations de Mme Angela Merkel à propos de la « faillite de l’intégration » à l’allemande – se prononce sur les violences antichinoises en Algérie ou encore sur les agressions des femmes d’Hassi Messaoud en 2010 (après la flambée de violence de 2001[2]). On aurait attendu également que celui qui allait au devant du Pape Benoît XVI à la suite de sa conférence de Ratisbonne dise un mot sur les condamnées à la prison en Algérie parce qu’elles ne jeûnaient pas durant le Ramadan. On aurait attendu en outre que celui qui réclame à juste titre tolérance et liberté religieuse pour les minorités musulmanes d’Europe, se lève avec la même vigueur quand la librairie d’un Algérien chrétien est détruite ou que des protestants autochtones sont menacés. Il ne risquerait pourtant rien (si ce n’est de faire preuve de cohérence intellectuelle), la Constitution algérienne garantissant la liberté de culte, aux dernières nouvelles…


Le comble est atteint quand Mr Chérif écrit : « Tareq Oubrou qui est une personne respectable et de bonne intention se trompe et se fourvoie totalement en voulant donner l'image d'un islam tolérant (nous soulignons) ». Quel aveu pour quelqu’un qui fait de profession tolérance de dire que l’un de ses coreligionnaires « se fourvoie », quand il veut donner de sa religion une « image » de tolérance ! Veuillez vous taire, vous musulmans qui, de par le monde, rendez compatible votre foi avec l’acceptation de l’autre ! Mustapha Chérif veille à ce que votre tolérance ne déborde pas le cadre de ses propres conceptions étriquées.


Le vivre-ensemble ne se résume pas pour nous à se gargariser de belles paroles et considérations pour faire bonne figure dans les multiples fora interculturels et religieux dans lesquels Mr Chérif se produit sans véritablement « mouiller sa chemise ». Chacun reconnaîtra qu’il est en revanche un brin plus ardu de choisir la voie d’une pastorale populaire et d’être confronté aux multiples responsabilités d’un imâm profondément engagé sur le terrain, aimant sa religion, sa communauté et sa société, et de répondre aux questions qu’elle se pose immanquablement[3]. Bien plus qu’il ne s’agit de vivre ou de se confondre en rodomontades avec des « Gens du Livre » de bonne tenue, il s’agit d’envisager de vivre concrètement, au quotidien, avec celles et ceux qui représentent pour chacun d’entre nous la véritable altérité – positive comme négative. Et d’outiller conséquemment, tant au niveau conceptuel que pratique, les membres de telle ou telle autre communauté confessionnelle pour les amener à vivre paisiblement leur foi au sein de leur société, dans la lumière de leur seul Seigneur et à l’abri des anathèmes des représentants autoproclamés des nouvelles hisba qui ne cessent de champignonner.


Là est peut-être une des clés profondes du travail de Mr Oubrou, qui échappe curieusement à un Professeur des Universités, philosophe et théologien, qui a fait carrière de tolérance. Si un intellectuel musulman en est à ce niveau de compréhension d’une interview d’une page et demi, il ne faut alors pas s’étonner que des incompréhensions plus radicales encore puissent advenir à une échelle moins favorisée socialement et intellectuellement. Et qu’une opinion somme toute assez simple de rappel de l’interdit moral accompagnée d’un impératif de tolérance (quoique « tolérer ne veut pas dire approuver... » pour coller aux propos de Tareq Oubrou), soit transformée en opinion « favorable à l’homosexualité » par réductionnisme (ou manipulation ?)


Cédric Baylocq/Michaël Privot


http://www.saphirnews.com/Islam-homosexualite-et-homophobie-vus-par-Tareq-Oubrou_a11544.html


1.Posté par Mustapha Cherif le 29/05/2010 01:24


Cette affirmation de mon Ami Tareq est fausse et infondée: "i[Celui qui ne respecte pas ses parents ou qui trompe sa femme commet une faute plus grave que l'homosexualité ]" L'homosexualité est un des plus graves péchés qui entrainent deshumanisation, dénaturation et condamnation Divine. Nombre de versets nous décrivent le chatiment des homosexuels ( sodome et ghomore...ect) Etre homosexuel c'est s'exclure de fait de la communauté. Prier, jeuner ect ...n'ont plus de valeur. C'est vraiment déraper gravement que de dire : "[Je ne veux pas que les homosexuels de confession musulmane désespèrent de leur religion. Ils peuvent avoir une spiritualité et des pratiques dans d'autres champs cultuels et moraux de l'islam. Ils n’ont pas à faire le choix entre l’homosexualité et l’islam.] Il y a incompatibilité totale entre des actes immoraux , dégradants, contre-natures et l'islam . Il faut donc choisir. Inutile de tromper les gens sous pretexte que l'air du temps est favorable à des pratiques immorales et contre-natures que certains dénoment hypocritement "orientation sexuelle" . Il faut arrettez de glisser de concéssions en concéssions, pour aboutir à des contre vérités. Réprouver absolument l'homoséxualité ne signifie pas pratiquer une violence contre une catégorie, mais exprimer un principe éthique et religieux intangible: l'homosexualité est une faute trés grave, immonde et inhumain.


16.Posté par Mustapha Cherif le 30/05/2010 15:39


En effet le licite est clair et l'illicite tout autant, et le musulman est celui dont on doit craindre ni la main, ni la parole, chacun est libre et doit assumer ses responsabilités. Le musulman doit recommander le bien et dénoncer le mal. Tareq Oubrou qui est une personne respectable et de bonne intention se trompe et se fourvoie totalement en voulant donner l'image d'un islam tolérant. Il faut au contraire être franc et clair , ne pas tromper les gens : être homosexuel est plus que détesté par Dieu, c'est une pratique hautement condamné sans l'ombre d'un doute. C'est grave, délirant et absurde de dire que l'on peut être homosexuel et musulman , pourquoi pas assassin et musulman, pervers sadique et musulman, inceste et musulman ect ....Il faut arrêtez la folie, et de distiller de la confusion. Dieu n' a besoin ni de nos salates, ni de nos zakates, ni de nos hajjs , si on porte atteinte aux bases de la vie. Certes on comprend que l'homosexualité soit une maladie et une source de souffrance, et que nul ne doit être agresser, mais cela ne peut être une excuse pour accepter ce mal ou le banaliser. Un mal est un mal, une perversion immorale contre nature et dégradante est une perversion immorale contre nature et dégradante. Il ne s'agit pas de tolérance ou d'intolérance mais d'humanité à sauvegarder , de principe éthique et moral à défendre contre toutes les dérives. Si on cède sur celui, il n'y aura plus d'humanité , ni de morale , ni de sens à la vie. Il faut arrêtez de délirer.choisir entre islam ou homosexualité, entre comportement pervers et islam, entre attitude humaine et bestiale , le choix est vite fait , sans l'ombre d'un doute islam et humanité évidemment ! comment ose t-on se demander "qu'est-ce que vous proposez" ? Et puis quoi encore !!!


19.Posté par mustapha cherif le 30/05/2010 22:16


Tout musulman ne peut que proclamer le droit au respect des êtres humains et nul ne peut excommunier autrui. Cependant, il est clair que la déclaration de Tareq Oubrou est une contre vérité et un dérapage trés grave sans précedent ! La cause de ce dérapage grave m'est inconnue, en effet pourquoi cet imam d'habitude pondéré profere t-il un propos aussi infondé, anti islam, faux et choquant? Est ce par tactique et ruse pour gagner la sympathie de groupes influents? Est ce un accident incontrolé qui dépasse sa pensée? Cela montre que la situation des musulmans en France est préocupante et mérite concertation et mobilisation contre toutes les formes de préssions, de contre façon, d'instrumentalisations, de diversions et de dérapages. J'en appelle à la vigilance et à la sagesse pour dire stop aux amalgames et stop aux faux débats, alors que les principes sont clairs. L'affirmation fausse d'Oubrou met en danger la santé morale de la communauté musulmane et notamment de sa jeunesse. Il ne faut pas se laisser influencer. Tous les extrémismes sont un danger. L'islam si haut , si noble et si vrai se moque de toutes les délires et perversions.

Fin définitive de mes





[1] Rappelons par ailleurs que le DMS IV, instrument (scientifique et occidental) de critères diagnostiques, a supprimé l’homosexualité de la catégorie des « troubles du genre » seulement récemment et que Freud lui-même y voyait une « perversion ».




[3] A ce propos, on ne peut que sourire, quand certains jeunes militants reprochent à Tareq Oubrou de ne pas être assez engagé auprès de sa communauté confessionnelle, au prétexte qu’il s’applique aussi à parler en dehors de celle-ci. Entre fin 2009 et fin 2010, l’homme de religion bordelais a en effet répondu à des invitations d’émissions radios de qualité (entre autres, deux sur France Culture, une sur RFI, une sur la Première et à la « Pensée et les Hommes » en Belgique), a publié trois tribunes dans Le Monde, et a participé à des rencontres intereligieuses, entre autres, sans compter quelques plateaux télés en France (l’émission confessionnelle du dimanche sur France 2) et en Belgique (émissions confessionnelles également). Ceci faisant suite à la publication de Profession imâm (Albin Michel, 2009). Ceux qui lui reprochent ce parcours extracommunautaire se rendent-ils seulement compte qu’ils débattent et circulent allègrement aujourd’hui dans toute la France voir l’Europe grâce à des associations cultu(r)elles que l’imâm a contribué à fonder ou dont il fut l’un des premiers conseillers à l’époque des vaches maigres (UOIF, FOIE, FEMYSO, AMG, Secours Islamique) ? Une époque où la plupart de ces jeunes gens qui aujourd’hui le critiquent portaient encore des couches, et qui, plus âgés, n’ont jamais fait l’expérience de diriger la prière dans les caves, avec l’humidité et les souris pour compagnons d’infortune. Nous ne saurions que trop leur conseiller la lecture de l’introduction, ainsi que des chapitres I, VII, VIII et IX de Profession imâm et de considérer les 30 années passées dans l’œil du cyclone de sa communauté. Ainsi pourront-ils objectivement confronter leur bilan-engagement au sien.

#2 : Claquer la bise, serrer la main - quand mon paradis dépend de la façon dont je te dis bonjour

Cette pratique, peu connue il y a encore une trentaine d’années au sein des communautés musulmanes, s’est répandue dans les milieux conserva...