17.6.16

Retour sur la longueur des journées de Ramadan


Suite à l'avis juridique relayé par l'EMB qui vise a alléger - enfin - les difficultés des
étudiants qui ont des difficultés à jeûner et à se concentrer, d'aucun ressortent à nouveau l'argument de la première génération qui ne se serait pas plainte du Ramadan, patati, patata.

Comme nous n'avons pas des masses de témoignages sur la pratique de cette époque, procédons quand même en rappelant quelques faits:

- vu que cette longueur revient tous les 32-33 ans, la dernière fois que l'on a connu un jeûne de cette durée, c'était entre 1982 et 1984.

- La deuxième génération n'avait même encore atteint l'université et les études supérieures. Donc le nombre d'étudiants concernés par le ramadan a dû être minimal. Le plus souvent, c'étaient des étudiants étrangers, dont il est difficile de connaître la pratique (si vous avez été dans le cas à l'époque, n'hésitez pas à partager vos souvenirs, c'est de l'histoire).

- La première génération qui était encore au travail, l'était dans les mines (très peu encore), dans l'aciérie (voire ci-dessus photo) ou dans l'industrie manufacturière lourde. La plupart des travailleurs ne jeûnaient pas d'après les témoignages que nous avons pu recueillir et reportaient leur jeûne à des périodes plus aisées (fin d'année), car ils vivaient tout simplement l'enfer dans leur boulot. Jeûner mettait en péril leur sécurité et celle de leurs collègues (ici aussi, témoignages directs bienvenus).

- Beaucoup d'autres enfin avaient été victimes de la fermeture de leurs entreprises (on pense à la mine ici en particulier) et vivaient d'allocations diverses et variées, sans travail, donc en possibilité de jeûner.

- Quant à la génération qui se monte la tête pour le moment sur les réseaux sociaux à ce propos, l'immense majorité n'était pas née ou encore trop petite pour jeûner.

Alors, s'il vous plaît, par décence pour vos aînés et pour sortir de discussions hors-sols où l'on avance des affirmations avec très peu, voire aucun fondement, en tous cas sans expérience directe et personnelle, je pense qu'il convient de se taire et d'apprécier la situation d'aujourd'hui, telle qu'elle est.

Enfin, il faut arrêter de faire croire que parce que l'on a des iphones qui récitent le adhan ou qui permettent de compter son dhikr ou encore de faire son "ramadan coach", et que l'on voyage en Thalys ou en avion et plus à dos de cheval ou de chameau, que la vie est plus facile qu'avant. En une génération, notre vie a changé radicalement: plus intense, plus stressante, plus vite, plus dense qu'elle ne l'a jamais été (cela ne veut pas qualitativement plus dense). 

La difficulté d'une pratique doit être mesurée en fonction de son contexte et des capacités individuelles, pas en se racontant des mythes sur la résistance supposée des premiers musulmans ou des légendes urbaines sur les pratiques des musulmans d'il y a 33 ans. 

Merci.

#2 : Claquer la bise, serrer la main - quand mon paradis dépend de la façon dont je te dis bonjour

Cette pratique, peu connue il y a encore une trentaine d’années au sein des communautés musulmanes, s’est répandue dans les milieux conserva...